Les patines acryliques et le système à l’eau
L’acrylique
Il s’agit d’être rapide! Et de bien protéger le sol… En effet, l’acrylique se travaille en épaisseur pour garder la frontière fraiche le plus longtemps possible. Ici, pas de détails, il faut aller au bout dès que nous aurons commencé, car nous ne disposons pas du temps d’ouverture réglable du système à l’huile. Je déconseille l’utilisation du retardateur car il affaiblit la cohérence moléculaire de l’acrylique, elle reste fragile très longtemps après la fin du chantier, et pas question de reglaçage. Si, toutefois, nous avons des hauteurs importantes, avec l’utilisation d’échafaudage ou de grands escabeaux, il est préférable de traiter la frontière en forme de puzzle et non pas en ligne droite qui se fera remarquer inexorablement.
L’acrylique peut aussi être utilisée de façon transparente, en glacis, avec l’utilisation de médiums, ici, le choix est varié… Chaque marque offre des possibilités diverses. Le Caparol offre un bon compromis et un large spectre pour sa transformation, autant dans la dilution que dans la charge.
Le problème que tous les médiums vont poser, c’est l’aspect plastique qu’ils laissent au regard des plus pointilleux, dont je fais partie. Cela provient de la structure moléculaire de ces liants, qui va complètement entourer le grain du pigment, comme le noyer dans une gangue plastique. Cette structure les rend très efficaces par ailleurs, surtout pour les travaux extérieurs, mais pour un travail fin, je préfère l’huile, à l’ancienne…
Exemples de patines acryliques
Les glacis à l’eau (réversibles)
Il s’agit d’être encore plus rapide! Trois minutes d’ouverture, pas plus. Mais quel résultat!
D’une utilisation très spécifique, le système à l’eau s’emploie principalement pour l’imitation des bois ou quelques effets particuliers de faux reliefs, la fausse pierre ou en reglaçage sur l’huile. Au préalable, il est nécessaire de pratiquer un dégraissage au Blanc de Meudon mélangé à l’eau, ou mieux, en solution avec une infusion de Bois de Panama. Le glacis à l’eau n’accrochera jamais sur la glycéro, un glacis à l’huile ou une vieille peinture acrylique ou vinylique sans cette opération.
Glacis à l’eau: 1volume d’eau, 1 volume de vinaigre d’alcool, une cuiller de Dextrine infusée.
Une variante qui élimine la Dextrine: La Valstar!… Oui, celle avec le bouchon rouge, la plus mauvaise à boire! Un colloïde assez puissant est présent dans cette bière, qui remplace cette poudre de résine qu’est la Dextrine. Encore faut il en trouver, la verser dans un seau et l’agiter pour enlever les bulles et l’oxygéner. Nous pouvons ensuite incorporer les pigments directement dedans !
Mais revenons à la Dextrine : Elle doit se conserver en infusion dans de l’alcool à brûler, mais s’agglomérera dans le fond du pot en bloc si nous la laissons trop longtemps. Il suffit d’un peu d’alcool, de casser le bloc et malaxer jusqu’à revenir à une texture homogène: ce produit est éternel ou presque, réversible à l’infini. La Dextrine sêche envoyée dans l’eau directement restera à la surface sans se mixer. Certains pigments comme la Terre de Cassel, très volatile, doivent être traités de la même façon.
Petite combine : si vous avez largement dégraissé et que vous avez déjà ébauché un travail appréciable, si le glacis récalcitre à accrocher sur des petites zones qui vous ont échappées, un peu de salive sur la palette vous aidera à lier le tout. Mais en aucun cas, le fait de cracher sur la surface complète vous permettra de la dégraisser!… Et puis, bon courage pour une porte cochère, ou alors il faut s’y mettre à plusieurs…
Il va de soi, du fait de la réversibilité des glacis Dextrine ou bière, qu’ils seront recouverts avec un système à l’huile, ou bien bloqués avec la gomme laque si un vernis en phase aqueuse est prévu en finale…
Patine acrylique en dégradé vers le haut