Le Banian du NEAK PEAN

« Jusqu’en 1935, où il fut fauché par un ouragan, le sanctuaire central du Neak Pean était coiffé par un énorme ficus, arbre sacré, qui, par l’extraordinaire déploiement de ses branches donnait un charme mystérieux à l’ensemble du monument dont il était devenu l’ossature vivante, substituant le fût de ses racines aux piles rigides, encadrant les panneaux sculptés et ombrageant le plan d’eau: il n’avait pas manqué de faire écrouler les superstructures et de disloquer le restant ».                                   Maurice Glaize

Neak-Pean
Acrylique monochrome sur toile. Dimensions : H : 100 cm; L : 100 cm

« Le Banian qui jaillit du temple de Neak Pean après avoir assujetti son élan par les tentacules envoyées au travers du massif de pierre surmontant les quatre bassins dont elles boivent les eaux bourbeuses, est le sceau de la divinité qui règne en ces lieux.

Elle a dicté ce miracle.

La pieuvre immense des stalactites végétales enveloppe le sanctuaire avec un amour forcené. Au sommet, l’arbre monstrueux épanouit ses cent branches comme une gerbe de flammes qui se tordent pour parvenir à crever la sphère idéale où elles semblent enfermées.

C’est un chant de triomphe qu’elle entonne pour avoir repris son domaine tout en protégeant l’esprit qui est la source, et l’estuaire, et la masse en mouvement.

La roche, le feu cristallisé, l’eau pétrifiée, le cuir des éléphants et des buffles, le pelage des félins et les serpent noués en paquets mous que la forêt abrite, tout cela bouge, frémit, palpite, bat dans cette architecture organique qui ramène la raison au sentiment de l’unité ».

                                                                                                                                                                              Elie Faure